composée par mon arrière-arrière-grand-père lors de l'examen passé à Séoul. Il était attaché par une sorte de mysticisme à ce grimoire. Le tigre Il avait 16 ou 17 ans et il était allé dans un creux de colline, biner un champ de riz. Un tigre est venu s'installer en face de lui et s'est mis à hurler. Il était terrorisé. Il a fini par se lever et il est rentré à la maison en pleurant. L'oncle lui a demandé pourquoi il revenait: _ "Il y a un tigre. _ Comment il y a un tigre ! Il n'y a jamais de tigre là. Paresseux, c'est parce que tu n'as pas envie de travailler. S'il y avait vraiment un tigre qu'est-ce qu'est devenue la vache qui était avec toi ? Alors mon grand-père est parti en pleurant parce qu'il avait plus peur de son oncle que du tigre. Un vieillard voisin lui a demandé pourquoi il pleurait. Il a raconté sa mésaventure. Le voisin lui a dit: "Retourne tranquillement. Si le tigre voulait te faire du mal, tu ne serais plus là. Ça doit être une tigresse qui a fait son petit dans les parages. Quand une tigresse fait un petit, pendant toute l'année tout le voisinage est tranquille. Elle ne prendra pas le moindre chien. A vingt passé, il a pu se marier. Il a épousé une Kim. Je ne l'ai jamais vue. Il avait évidemment le droit de se séparer de son oncle et de fonder une famille. Il n'avait pas envie de vivre près de son oncle. Il est allé dans une autre province, celle du P'y\˜ongan du Sud, de l'autre côté de la chaîne des montagnes qui sépare les deux provinces. Dans mon enfance on cultivait les pommes de terres, l'avoine (kwiri, c'est l'avoine dont on fait les flocons d'avoine) et tout au plus le maïs. Dans les montagnes, on ne pouvait pas cultiver de millet. Mon grand-père a défriché. Dans mon enfance aussi, on allait dans la montagne, on brûlait (culture sur brûlis) une partie du bois