argent, il allait boire. Il était donc allé en ville et au moment de la peste pour l'examen. Son neveu, qui était à ce moment-là le collaborateur le plus immédiat du gouverneur de la province, lui a dit: "Mon oncle, ce soir, après l'examen rentrez tout de suite à la maison. N'entrez surtout pas dans un quelconque cabaret. Pensez-vous. En sortant, il est entré dans un cabaret. Dans une pièce, on était entrain d'habiller un mort et il a bu là. Au retour, il s'est couché et presque la totalité de la famille a été décimée. Le père de mon grand-père, après s'être occupé de la naissance de mon grand-oncle, celui qui m'a élevé s'est couché et est mort lui aussi. Ce bébé-là a survécu. C'est lui qui m'a élevé pendant huit ans. Mon grand-père racontait que son oncle, celui qui avait conseillé au trisaïeul de ne pas boire, était venu instamment de la ville (située à 6 km du village) et a dit [au sujet de mon grand-père qui était considéré comme mort lui aussi]: "On ne l'enterrera pas avant deux jours". Je ne me rappelle plus très bien. C'était pas possible que la famille ait des croyances aussi dépourvues de fondement, mais [ils pensaient que] ce n'était pas possible qu'une famille s'éteigne comme cela. Effectivement, mon grand-père est revenu à la vie. Il paraît que ça arrive quelques fois. Au bout de quelques jours, il vivait. Les deux frères ont survécu. Mon grand-père avait un oncle qui était un véritable Harpagon. Il est venu dire qu'il s'occupait des deux frères avec l'idée de les exploiter Mon grand-père n'avait aucune autre possibilité de vivre autrement. Cet oncle vivait à une trentaine de kilomètres, dans les montagnes, en cultivant le millet. De 14 ans jusqu'à 20 ans passées, mon grand-père a vécu là-bas. Il travaillait très durement chez son oncle. L'oncle avait accaparé tous les écrits du grand-père lettré. Mon grand-père avait pu récupérer, je ne sais de quelle manière, la copie