le fait de tromper, d'être avide d'argent, tout ça. En vieillissant, je n'ai jamais abandonné cette éducation de vieux lettré. Je me rappelle, la première fois, quand j'avais quatre ans (en coréen on disait cinq ans), il m'a conduit chez le maître, un lointain cousin. Moi, je ne voulais pas aller à l'école. vaccination A ce moment-là, c'était le moment de la vaccination, vaccination des plus rudimentaire contre la variole (udu). J'avais une peur atroce de tout ce qui concernait la médecine, surtout des aiguilles. Il était question de vaccination et d'aller à l'école. On m'a dit que je ne pouvais pas refuser les deux. Tu fais la vaccination ou tu Yas ohez le maître ? J'avais tellement peur du médecin, que j'ai préféré aller chez le maître. [rire] Je suis allé chez le maître. Le maître avait une autorité absolue en ce temps là et dans un coin de la pièce, il y avait des bottes de fouets comme cela. Des parents apportaient des bottes de frêne, de ssari (lespedeza) qui montent tout droit. Vous voyez les déviations de langage, d'idées surtout chez les gens peu évolués. Le père apportait les bottes de fouets au maître en lui disant: "Tapez-le. Tapez-le". Ils croyaient que c'était ça qui faisait entrer le savoir. Deux jours après, le maître me dit: "Viens avec moi". Evidemment, je n'ai rien dit. Il m'amène chez le vaccinateur. J'ai été obligé de me faire vacciner. Je conserve encore la trace, la cicatrice de ce vaccin. Ce que j'ai vécu, les Coréens d'aujourd'hui n'en savent rien. J'ai vécu la jonction de l'anclenne Corée immuable [avec le monde moderne]. J'ai vu des changements plus ou moins tragiques. Des dizaines de milliers d'hommes, sont morts dans les montagnes, tués par les Japonais. Ils ne faisaient pas de prisonniers. Tous ont été massacrés. J'ai horreur de toute guerre quelque soit le régime, quelqu'en soit le prétexte. L'histoire de la Corée me dégoûte.