m'avait donné de l'argent pour passer la nuit à la ville et me présenter le lendemain à la capitale de la province pour concourir. La veille, je suis allé me faire photographier. J'ai passé une nuit blanche. Qu'est-ce que je dois faire ? Si je passe le concours et que je réussisse, d'un côté, c'est agréable d'aller à Séoul. Ma tête... Je ne me suis pas présenté à l'examen. Au retour, dans la famille, mon maître qui m'aimait beaucoup me disait: "Mais qu'est-ce que tu veux être ? La famille n'a même pas de terre à cultiver. Je vais essayer d'aller à pied à l'école secondaire de la ville. Il y avait six kilomètres pour aller et autant pour le retour. Finalement, c'est ce que j'ai fait. Tous les matins, je partais à l'aube. Une fois, j'ai failli rester dans la neige. C'était au mois de janvier. La rentrée avait lieu le trois janvier. Ue me lève, il neigeait. Déjà, en sortant de la maison, la neige arrivait jusque là. J'ai persisté à y aller. Je suis arrivé en classe vers onze heures, cinq heures de route. Mes pieds étaient gelés. Mes chaussons coréens me collaient à la peau. Le professeur m'a dit surtout n'approchez pas du calorifère. Il fallait rentrer. Le temps avait changé. Vous savez le vent coréen, la tempête de neige. Je suis parti de la ville. Après avoir traversé le long pont, je devais suivre jusqu'à notre village une digue étroite où une seule personne pouvait passer. Le neige cinglait. J'avais entendu dire qu'il ne fallait jamais s'asseoir. Une fois assis, c'était la fin. Je ne me suis pas assis. Je suis revenu à la maison. [sanglots dans sa voix] Mon grand-père a dit le mot juste, malgré son ignorance totale de tout ce qui était réflexion: "C'est ton ardeur intérieure qui t'a sauvé." J'ai fait ce trajet pendant quatre ans. La cinquième année, je me suis arrangé avec ma belle-mère pendant l'absence de mon père. J'avais des camarades qui pouvaient me loger et j'ai pu payer les frais de logement et de nourriture pendant la dernière année. Mon endettement,...