pas les wagonnets qui étaient trop hauts. On était payé à la tâche, au nombre de wagonnets. Mes compatriotes qui avaient traînés pendant des années en Russie avaient la force et travaillaient très vite pour gagner le plus possible. Moi, je devais être très gênant. Mon compatriote qui parlait russe trouva à Laon par une relation, un travail dans une briquetterie. Celui qui devait faire la briquetterie était le neveu d'une parisienne qui avait été recrutée comme secrétaire du bureau coréen au moment de la conférence de Paris, Madame Mathia.?? J'ai travaillé pendant quelques jours, puis j'ai appris qu'un de mes compatriote qui travaillait à Saint Denis avait envie de venir me rencontrer à Reims. J'ai fait l'échange contre son poste de chandelier ?? Un directeur de verrerie logeait des apprentis verriers, une dizaine de garçons de 14 ou 15 ans. Je suis entré pour faire le service de table. J'ai fait toutes sortes de métier. J'ai demandé à mon camarade Han Suryong de voir aprés son retour ce que devenait mes fréres et soeurs qui ne sont que mes demi-frères et demi-soeurs [Une grosse enveloppe contient les lettres envoyées par H.S.] 83 03 23 O2 A Je n'ai vécu pas très longtemps avec mes parents. Evidemment, quand j'étais à l'école secondaire, mon père faisait le commerce du colporteur Il était souvent absent. Je vivais avec ma belle-mère. Je n'étais pas souvent à la maison parce que j'étais un peu têtu. Quand j'ai fini l'école communale du village, mon maître, qui m'aimait beaucoup m'encourageait lui aussi à me présenter au concours de l'Ecole normale d'instituteur de Séoul. Il n'y avait pas d'autre école pour moi. Je n'avais aucune autre possibilité, mais l'obligation de servir pendant dix ou quinze ans me déplaisait. La famille