Berri. Je ne sais pas si vous avez connu mon vieil ami Haudricourt aux Hautes Etudes ? Il me disait: "Oh ! vous avec votre sale caractère". J'ai un peu de ça. Je suis très timide et pas courageux du tout, mais je suis très obstiné. Quand j'ai quelques idées dans ma tête, il n'y a rien à faire. Quand j'ai commencé à vivre aux dépens de ce camarade, ça ne me plaisait pas du tout. Alors, j'ai abandonné. D'autres camarades étaient très généreux, ils me donnaient un billet d'une livre sterling puisque le mark s'effondrait. J'ai vécu en Allemagne comme cela. En 1924, on a réévalué ?? le mark, tous les Coréens, même ceux qui avaient de la famille très fortunée ne pouvaient plus subvenir à leurs besoins. Parmi eux il y avait un camarade qui faisait des études pour devenir professeur à l'Université Y\˜onhi à Séoul. Après 1945, il est effectivement devenue professeur à l'Université Y\˜onsei [Chong S\˜okhae??]. Mon camarade Han Suryong et celui qui est devenu professeur à Y\˜onhi sont venus en France. Je les ai aidés à chercher un travail. Il a été valet de chambre chez une danseuse assez célèbre, Loïe Fuller [1869-1928] qui habitait du côté de Montmorency. Il était persuadé que c'était chez elle qu'il avait attrapé la tuberculose. C'est possible parce qu'il paraît que Loïe Fuller toussait. Il est arrivé à Paris en 1925. Il est resté jusqu'en 1928. Il a été hospitalisé. En 1922, en revenant de Berlin, je suis rentré comme garçon de service dans une clinique privée, rue Boileau. C'est grâce à cela que j'ai pu apprendre le français. Il y avait d'autres Coréens qui y travaillaient. L'un d'entre eux, Kim, était arrivé par le bateau suivant, au mois de janvier 1921. Après, j'ai appris qu'il avait été ministre de l'éducation nationate de Syngman Rhee. Il était entré avec un autre camarade, qui est mort malheureusement, comme garcon à cette clinique. Avant de partir en