les deux le même vêtement, la même allure dans cette foule de paysans. Il logeait d'ailleurs dans la même auberge. Il nous a fait attribuer une chambre. Nous étions inquiets, mais ce qui nous a un peu rassuré c'est qu'il nous avait amené là où il logeait au lieu de nous conduire au poste de police. J'ai commencé à observer ses heures de service pendant toute la journée. Le matin, il s'absentait. Dès que nous l'avons vu partir, nous avons laissé tous nos affaires dans la chambre d'hôtel et nous sommes allés voir notre relais qui travaillait dans une boutique où l'on vendait du riz, du millet. Malheureusement, celui qui devait nous faire traverser le Yalou par le pont avait été arrêté. Catastrophe ! Nous avons discuté avec celui qui restait. Ce n'était pas un inconnu, mais tout de même. Il ne restait qu'une seule solution: essayer le lendemain matin de fausser compagnie au policier et aller vers midi au marché aux poissons. Sin\˜uiju est près de l'embouchure du Yalou, en dehors de la ville, il y avait un marché aux poissons. Heureusement, le lendemain, le type esli parti. Nous avons laissé toutes nos affaires dans la chambre et nous sommes allés nous cacher dans l'un des cabarets-bordels que les Japonais avaient installés partout. Nous avons déjeuné là. Je n'aimais pas beaucoup l'alcool, mais quand j'étais tracassé, je buvais. Ce jour-là, j'ai essayé de boire le plus possible pour me rendre libre. Impossible [de me soûler]. Nous avons vidé pas mal de bouteilles et puis nous sommes partis en essayant même de taquiner les gendarmes qui passaient sur la digue du Yalou à cheval. J'ai méme reçu un coup de fouet. Nous sommes allés au marché aux poissons. Le guide marchait bien en arrière. Nous sommes allés taquiner, les marchandes de poissons, nous disputer avec elles. Il fallait négocier avec un pêcheur chinois, qui avait une petite barque, notre traversée. Nous, avons payés chacun trois dollars chinois, des dollars en argent. Quand nous sommes arrivés de l'autre côté du Yalou, il y avait dix mêtres de boue à traverser. Nous avons encore négocié avec le Chinois. Chacun a payé encore