L.L. _Non, ce n'était pas la question de payer, mais il fallait vivre. Ma famille ne pouvait pas donner ça, mais pendant les vacances, je suis allé voir mon oncle qui était un peu plus à l'aise que mon père. Il vivait dans les montagnes, je lui ai soutiré des fonds en lui disant que c'était provisoire, que je voulais continuer mes études. Quand j'ai revu mon camarade sur le lit d'hopital, je lui ai dit que j'avais envie de quitter le pays, que je voulais aller au Japon pour étre plus libre. [Yoix sourde] Il m'a dit: _"Il y a mieux. On peut aller en France. Il faut que nous nous sauvions jusqu'à Changhaï. A Changhaï, il y a tout un réseau organisé. Nous pouvons aller en France. _ Je n'ai pas d'argent. _ On fera ce qu'on pourra." Pendant les études, j'étais déjà très lié à ce camarade. Dès ce jour-là, tout ce que j'ai fait ???? Nous sommes partis de Séoul le soir du 11 juin 1920 par le train du 10 heures, à la Gare de Namdaemun. Nous nous dirigions vers le Yalou. Il y a des coïncidences qui vous sauvent tout de même. Juste ce jour-la, il y avait eu à Séoul des journées d'études bibliques sayanghoe ?? et une foule de jeunes repartait de Séoul ce soir-là. La région de P'y\˜ongyang était la plus christianisée. Il y avait un temple dans chaque village. Le train était absolument bondé à tel point qu'une jeune fille a dormi jusqu'à P'y\˜ongyang la tête sur mes genoux. C'était inimaginable. La police n'avait aucune possibilité de pénétrer dans cette foule de voyageurs. Sans cela, nous étions pris. A partir de P'y\˜ongyang, nous n'étions plus tranquille, le train se vidait de plus en plus. Arrivés à la frontière nous avons été pris par un Coréen, par un policier auxiliaire coréen. Je ne m'explique pas encore sa conduite. Il nous a emmené à l'auberge. Evidemment, nous étions suspects, nous avions tous