recrutement des commis pour le tribunal. J'ai essayé. On recrutait des commis pour les envoyer dans les succursales de district, cela correspondait au bureau d'enregistrement [du cadastre], pour les propriétés foncières. J'ai fait cela pendant un an. Pendant les vacances d'été 1919, j'ai vu mon camarade qui était de deux ans plus jeune. Il avait fait déjà une ou deux années d'école de droit. Je suis allé le voir. Il était dans un hopital tenu par les missionnaires canadiens et situé sur une colline à l'écart. Nous avons parlé de nos malheurs respectifs. Je lui ai dit: "Je n'ai pas envie de vivre ici. Tout me déplaît. Je projette d'aller au Japon." Au moment du 1er mars 1919, je travaillais dans cette administration japonaise. J'ai eu un petit accroc. Dans ce chef lieu de district voisin, je travaillais au bureau de l'enregistrement. Il y avait un chef japonais et moi j'étais le commis aux écritures. J'avais un ami qui était le correspondant du seul journal coréen qui paraissait à Séoul. Au moment du 1er mars, il se trouvait à Séoul pour des affaires concernant son journal. Un jour, il m'envoie le journal, je le défais. A l'intérieur, il y avait un paquet d'exemplaires de la proclamation de l'indépendance. Je l'ai vite caché. Quelques jours après, un jeune coréen qui travaillait comme commis à la sous-préfecture est venu me voir parce que j'étais un ancien, sorti de la même école secondaire. Je lui ai passé la déclaration de l'indépendance. Malheureusement, il y avait un policier auxiliaire coréen qui était là. Ce salaud-là, il a essayé de me fouiller. J'avais tout de suite vu que ce type était un salaud. J'ai caché tout ce que j'ai pu. Malheureusement, il est allé dans la chambre de celui à qui j'avais donné ça. Ce dernier a été arrêté pendant plusieurs jours. Heureusement, il est sorti. En sortant, il m'a dit de ne pas rester ici parce que j'étais très surveillé. C'est pour cela aussi que je me suis inscrit à l'école de droit qui avait un certain prestige. A.G. _ Ne fallait-il pas payer pour les inscriptions ?