reproches à mon grand-père et à mon père à cause de la perte de leurs enfants. Heureusement pour moi, la famille de ma mère n'habitait pas très loin de là. J'ai été recueilli par mes grands-parents maternels. Mon grand-père a été obligé de partir de là. Ensuite, mon père est parti en Sibérie. J'y suis resté même pas un an parce que selon la coutume, ce n'était pas aux grands-parents maternels de s'occuper de moi [fils de leur fille]. Mon grand-oncle qui était pauvre mais qui vivait dans le village traditionnel de ma famille est venu me chercher. Trois souvenirs d'enfance Je me rappelle trois choses de cette époque. Je me rappelle très vaguement que mon grand-oncle avait apporté de la farine de riz collant pour me faire une bouillie. L'autre c'est que je poursuivais une personne, une jeune femme en lui demandant de me faire manger du faisan que j'avais vu dans les réserves. Alors, ma grand-mère a dit: "C'est un enfant qui a perdu sa mère, donne-lui à manger." A trois ans ça m'a bouleversé: "Perdu sa mère"... [voix assourdie, émue]. A cause de cela, j'ai eu pendant toute ma vie une sensibilité maladive. J ai eu pendant toute ma vie deux défauts la timidité, déjà que les Orientaux sont timides, j'étais le pire de tous et puis cette sensibilité, encore aujourd'hui elle ne passe pas. Il me vient facilement des larmes. Je me souviens d'avoir vu un jour un essaim d'abeilles. On essayait de recueillir le miel et d'attraper l'essaim. Comme dans la plaine, il n'y avait pas d'abeilles, je pensais qu'il n'y avait des abeilles que chez mes grands-parents maternels. J'ai été amené au village par mon grand-oncle. Malheureusement ou heureusement, mon grand-oncle n'avait pas eu d'enfants. C'était leur grand malheur. C'est pour cela quils m'ont élevé jusqu'au retour de mon père, après huit ans de Sibérie. Il y avait un autre drame qui m'est très pénible.